La horde. [PV Aaron]

Certains jours, on aurait préféré ne pas se lever, rester dans son lit et ne pas avoir a affronter ce qui va se passer. Certains jours, c'est comme si le destin nous en voulait, que quelqu'un voulait notre mort ou qu'on a juste pas de chance. Et cette fois-là, c'était un de ces certains jours. Rien ne l'avait indiqué pourtant, Pierre s'était lever sans appréhension, avait eu le temps de travailler sur ses divers projets avant d'aller prendre un petit déjeuner tranquille. Il était vrai que le croissant qu'il avait avalé lui avait paru un peu moins meilleur que la veille, mais cela ne faisait pas partie de sa liste de mauvais présage. Non, il n'avait aucune raison de s'en faire.
Surtout qu'il avait potion aujourd'hui, un de ses cours préférés ! Il avait plein de nouvelles concoctions à tester, et celle d'aujourd'hui était d'une importance capitale ; il s'agissait d'un répulsif anti-chat satanique. Avec ça, il allait enfin être débarrasser de ses bestioles qu'il détestait tant, (bien que ceux-ci au contraire semblait l’apprécier). Il n'y pouvait rien, il lui semblait que leurs griffes ne cherchaient que sa gorge, et que leurs yeux reflétaient les flammes de l'enfer même. C'était viscéral, lorsqu'il en voyait une, tout son corps lui disaient de partir. Si ça ne tenait qu'a lui, il aurait fait interdire cette vermine dans toute l'école. Malheureusement, il semblait que les sorciers affectionnait particulièrement cette espèce diabolique.

Cette potion était donc la solution parfaite.

Durant tout le cours il fut des plus concentrés sur sa concoction, ne voulant rien laisser au hasard. Évidemment, cette potion n'était absolument à l'ordre du cours du jour, et ses camarades ainsi que la professeure ne tardèrent pas à faire des remarques. Ce qui ne dura pas, ils savaient très bien que lorsque Pierre était comme ça, il était impossible de lui faire entendre raison. Tous espérait seulement qu'aucune explosion allait être provoqué, comme à l'accoutumé.
Et aucune catastrophe n'eut lieu.  
A peine sorti de la salle de classe, fier de lui, Pierre s'aspergea de sa potion. Il l'avait réalisé à la perfection ! Il allait enfin être débarrasser de cette appréhension à chaque tournant, à chaque entrée dans une salle, où qu'il aille il n'aura plus à avoir peur qu'un chat  s'y trouve. C'est ce qu'il pensait, il en était persuadé. Il se promenait alors dans les couloirs, insouciant.
Jusqu'à ce qu'il entende un miaulement.
Son sang se glaça, figé sur place, il sentit quelque chose se frotter à lui. C'était doux et chaud, et ça ronronnait. Pierre savait parfaitement de quoi il s'agissait, et ne comprenait pas. Pourquoi ? Puis il y eu un autre miaulement, puis encore un, puis d'autres. Bientôt il fut entouré de créatures de Belzébuth.
Il fallait faire quelque chose, Pierre était presque au bord de la crise cardiaque. Comment cela se faisait-il ? Ce n'était pas possible ! Quelqu'un se jouait de lui ! Face à toute cette pression, son corps déclencha un système d'auto-défense survical. Ce fut comme si un mage gris prenait possession de son corps en s'écriant du plus profond de ses entrailles « FUYEZ PAUVRES FOUS ! ». Et Pierre s'élança dans une course folle dans les couloirs, poursuivis par une horde de Balrogcat auquel il ne semblait pouvoir échapper. Soudain, au détour d'un couloir, il le vit, le mage blanc, celui qui allait le sauver, celui qui devait le sauver.

« AU SECOUUUUUUURS !! DES CH-CHATS !! »

Détalant comme un fou, Pierre n'écouta pas le mage blanc. Il n'était pas en état de comprendre des mots, encore moins quand ceux-ci formaient des phrases, non, il n'était pas du tout en état d'utiliser son cerveau. La seule chose qui régissait l’entièreté de son corps à ce moment précis, c'était son instinct. Le problème de son instinct, c'est qu'une fois qu'il jetait son dévolu sur une solution, ou en l’occurrence, quelqu'un, il ne le lâchait plus. Et ce que fit Pierre, littéralement. Il s'était jeté sur le pauvre garçon qui s'était visiblement retrouvé au mauvais endroit, au mauvais moment, et qui avait écopé d'un attire-chat pot de colle.

Ce n'était pas de sa faute, mais Pierre était complètement phobique des chats. Même totalement paranoïaques à leurs propos. Pour lui, cette espèce était le signe de l'apocalypse, elle cherchait à détruire la race humaine et à prendre le contrôle de la planète. C'était d'ailleurs pour ça qu'on les avait domestiqués, pour essayer d'avoir le contrôle sur eux, mais Pierre savait que c'était trop dangereux. A vouloir les contrôler, c'était eux qui nous contrôlait. Dès lors qu'il avait compris ça, il savait qu'il était en danger de mort.  
Cette théorie, complètement farfelue, n'était pas la cause de la phobie de Pierre, mais plutôt une résultante. C'était de cette manière que son esprit avait réussi à expliquer cette peur incontrôlable et inexplicable. C'était un scientifique dans l'âme, il avait toujours eu besoin d'expliquer les choses, même si c'était n'importe comment.

Pendant ce temps, les bêtes elles, continuait d'affluer en masse, et ne tardèrent pas à former un cercle autour des deux sorciers. Enfin, il s'agissait plus d'un malheureux et d'un gamin terrifier que de deux grand sorcier, mais il fallait faire avec. Et les chats se rapprochaient un peu plus à chaque seconde qui passait. Ils se retrouvèrent bientôt à leurs pieds, ce qui eu pour effet de faire grimper Pierre sur le dos de son prétendu sauveur.

« CH-CHATS !! P-PARTOUT !! »

Pierre était au bord de l'évanouissement, il fallait faire quelque chose, rapidement. Que ce soit le porter jusqu'à la prétendue fontaine, ou jeter un sort, qu'importe, mais il fallait agir vite.