Nisrina - Mesdames vous êtes si belles

 « Le roi est mort, vive le roi ! »

Les paroles du 1er vizir furent accueillies sous des tonnerres d'applaudissements.

«  Nisrina ! applaudis ! »

Me chuchota mon père, grand homme de ma vie. Je m'empressais de faire comme les autres, lançant quelques regards autour. Tout ce beau monde convié. Princes, princesses, sultans vêtirent leurs plus beaux vêtements. Les femmes scintillaient avec leurs robes incrustées de pierres précieuses.  Notre roi était mort, et pourtant, les gens semblaient s'en réjouirent. Je ne comprenais pas.  C'était un homme apprécié de tous, enfin, selon moi.  Il me laissait jouer avec son fils, Bahar, dans les jardins du palais. Le roi avait trois fils, Bahar était le dernier, âgé de dix ans  D'ailleurs où était-il ?  Je ne voyais pas mon ami.

« Où est Bahar ? »

En m'adressant à mon père. Il ne semblait pas avoir entendu ma question, sans doute était-il trop occupé à converser avec cette vieille dame. Toutefois, Père semblait préoccupé, ses sourires étaient beaucoup plus forcés qu'à l'habitude. Quelque chose n'allait pas, je le présentais.
Le nouveau successeur entra dans l'immense salle du palais où nous étions. Il pris brièvement la parole juste avant de retourner dans ses appartements. Il devait faire une apparition publique. Tonnerre d'applaudissements pour cet homme à l'aspect effrayant, cependant les sourires des convives se dissipèrent, leurs visages se refermèrent. Je n'avais pas compris ce qu'il avait dit, tout ce charabia était trop compliqué pour une fillette de sept ans.

« Que se passe-t-il ? Qu'est-ce que ça veut dire ? » demandais-je à mon père.

« ça veut dire que beaucoup de choses vont changer, ma princesse. »

Et il eut raison, après cette soirée les choses changèrent. Quelques temps après, je me retrouvais dans un bateau quittant l'Orient. « Tu verras, ta Tante est une femme remarquable, tu l'apprécieras. L'Angleterre est un beau pays, Poudlard est une grande école, elle fera de toi une grande sorcière. » avait-il dit avant de me faire embarquer.
Les choses avaient changé, le régime du nouveau roi était dictatorial, un règne de sang et de terreur allait voir le jour. Seul les enfants de personnes hautes placées avaient le privilège de quitter le pays sans encombre.
Ce fut la dernière fois que je vis mon beau pays et mon père, ce dernier ne pouvant quitter ses responsabilités.  
Et il n'avait pas menti. Ma tante m'accueillit à bras ouverts et me traita comme sa propre fille. D'ailleurs cela me changeait énormément n'ayant jamais connu de figure maternelle. La vie ici était paisible. Je ne fréquentais pas beaucoup d'enfants de mon âge puisque les amis de ma chère tante étaient tous adultes. Elle me racontait souvent ses histoires, comment elle avait subitement quitté sa fonction de porte-parole pour une nouvelle vie en Angleterre.

A 11 ans je reçus ma lettre pour Poudlard, comme j'étais heureuse et impatiente d'apprendre de nouvelles choses. Le Choixpeau m'envoya dans la noble maison de Salazar Serpentard aussitôt qu'il frôla ma tête. La petite fille laissa place à un cygne resplendissant.  En parallèle la passion pour la femme et son corps m’était venue très tôt. Je prenais les rideaux de ma tante et en faisait des robes pour ses filles. A 14 ans je me faisais déjà solliciter par les amies proches, voisines et autres qui trouvaient que j’avais un véritable talent.  C’est aussi à cet âge là qu’un nouveau compagnon fit son entrée dans ma vie, un Serpent mâle du nom de Nâga. J'ai toujours su parler aux serpents, pour moi ça avait toujours été quelque chose de normal. Ma tante m’avait expliqué que certains de nos ancêtres possédaient cette faculté rare, il n’était donc pas surprenant que des générations après j’en hérite. Nâga et moi étions ainsi, devenu inséparables. Une connexion tellement fusionnelle que parfois, j'avais même l'étrange impression de communiquer avec lui par la pensée.

Aujourd’hui en 7ème année, je vis entre deux monde, sorcier et moldu. J’ai déjà mon atelier de création et confections de robes de luxe situé à Londres. Parfois j'ai quelques souvenirs de mon enfance, cette vie si lointaine qui me manque. Peut-être y retournerai-je un jour ? Enfin pour l’instant j’essaie me focaliser sur mes cours et mon activité professionnelle.