NB : Certains éléments de cette histoire font partie d'une fanfic que j'ai écrite sur Teddy. J'ai rajouté plusieurs éléments afin d'en faire une histoire complète.Je m'appelle Ted Remus Lupin. Mais appelez-moi Teddy. Je suis ce qu'on pourrait qualifier d'orphelin de guerre. Mes parents sont morts pour que j'ai un avenir meilleur, pour me protéger et faire en sorte que le monde dans lequel je grandirais sois un havre de paix pour ma petite personne. Oh non, s'il vous plaît, enlevez-moi ce regard de pitié qui vient de naître dans vos yeux. Je vous en prie. De votre pitié, je n'en veux pas. J'en souffre trop pour que les autres soient désolés quand ils me voient. Je veux juste que vous sachiez comment j'ai connu mes parents. Enfin, "connu" est un bien grand mot. Plutôt, tout ce que j'ai traversé pour enfin en apprendre un minimum d'eux. Laissez-moi vous mener dans les plus profonds recoins de ma mémoire...
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Je suis né à une période on ne peut plus critique. Juste quelques jours avant la bataille finale contre le Lord Noir. Mes parents décédés, on a décidé de confier ma garde à ma grand-mère maternelle, Andromeda Tonks. Une personne aimante, soucieuse de ma propre personne et de ma croissance, à qui je dois tout. Surtout les tartes à la citrouille. J'ai grandi dans un petit nid douillet, entouré de personnes qui ne voulaient que mon bien et qui ne voulaient pas que je souffre à cause de l'absence de mes parents. Mais cette souffrance a bien fini par arriver tôt ou tard...
À l'âge de mes 11 ans, j'ai commencé à montrer des aptitudes en magie, pour le plus grand bonheur de mon entourage. Une boule de Noël explosant en milles morceaux, une lettre venue tout droit de Poudlard, l'achat de mes fournitures scolaires, et me voilà assis sur le tabouret, attendant le verdict du Choixpeau Magique.
« Mmmh, voilà le jeune Ted Remus Lupin. Une personne de caractère et une forte personnalité, tu tiens ton courage de ton père, autrefois à Gryffondor. Mais... Je vois en toi une profonde loyauté et le besoin d'aimer les personnes qui t'entourent. Tu es bien le digne fils de ta mère. C'est pourquoi sa Maison te correspondra tout-à-fait. POUFSOUFFLE ! »
Suite à cet épisode, je n'ai cessé de me poser des questions. Partout où j'allais, on me regardait avec mes drôles de cheveux bleus en chuchotant « Regardez, c'est Ted Lupin, ses parents sont morts dans la bataille finale ! Le pauvre... », « Ses parents étaient de vrais guerriers, des personnes courageuses ! ». Et moi... Moi qui, en fait, ne savait rien d'eux.
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« Teddy, descends on mange ! »
Je ne réponds pas. Non pas que je n'en ai pas envie, car après tout j'ai horriblement faim, mais je dois faire le tri dans... Non, en fait je n'en ai pas envie, c'est aussi simple que ça. Je ne peux pas continuer à vivre dans l'ignorance. Pas quand même mes amis en savent plus que moi. Alors je ne réponds pas.
« Tu crois qu'il dort ? murmure une voix.
-Je ne crois pas. Je monte voir. »
Je perçois le grincement des escaliers, puis un coup léger à la porte. La personne derrière attend quelques instants, puis, ne voyant toujours pas de signe de vie, tourne la poignée et se dirige vers moi. De taille moyenne, les cheveux encore et toujours en bataille, autrefois bruns mais maintenant grisonnants, portant ses lunettes rondes sur son nez, mon parrain s'agenouille devant moi. Harry.
« Ça ne va pas, Teddy ? » fait-il en cherchant mon regard des yeux.
Je ne réponds toujours pas. J'en ai assez. J'en ai marre qu'on me prenne comme si j'étais fait en sucre. J'ai le droit de connaître la vérité. Celle dont on veut me préserver, me cacher.
« Tu sais, Victoire verra bien à un moment ou un autre que tu l'aimes. Et puis, si tu veux...
-Qui sont mes parents, Harry ? » je lance à toute volée.
Il arrête de parler. J'ai soudainement relevé la tête, les yeux pleines de questions et de souffrance. Oui, je n'en peux plus de cette ignorance.
« Teddy...
-Que sais-je d'eux, Harry ? Mon père, Remus Lupin, loup-garou sorti de Gryffondor, faisait autrefois parti des Maraudeurs. Certes. Ma mère, Nymphadora Tonks, Métamorphomage comme moi, ancienne Poufsouffle, avait appartenu à l'Ordre du Phénix. Certes. Mais
qui sont-ils, Harry ? Je ne sais même pas à quoi ils ressemblent ! Même mes amis en savent plus que moi ! Pourquoi moi, leur propre fils, ne connaît même pas les traits de leur visage ou la couleur de leurs cheveux ? Pour me protéger ? Ma première année à Poudlard, Harry, elle est censée être magique pour moi, non ? Alors pourquoi je souffre autant, hein, pourquoi ? »
Mon parrain crispe la mâchoire. Il ne dit rien. Il sait que j'ai raison et que me tenir dans l'ignorance aussi longtemps a fini par avoir des conséquences sur mon moral. Il sort rapidement sa baguette de sa poche et murmure « Accio coffret ! ». Quelques secondes après, une boîte passe par la porte restée ouverte pour finir dans ses mains. Il me la tend.
« Ton père, Remus, était l'homme le plus sage que je connaissais. Calme, posé et réfléchi, il préférait parler que se battre. Préférait les livres à l'alcool. Sa malédiction lui pesait sur ses épaules, mais il souffrait en silence et ne voulait surtout pas en faire payer le prix à ceux qu'il chérissait. Ta mère, Tonks, était une boule d'énergie. Penser à elle me fait sourire, car elle avait toujours cette petite phrase qui te redonnait la joie. Ils avaient quoi... Peut-être 13 ans de différence ? Mais personne ne s'aimait autant qu'ils s'aimaient. Tu peux en être sûr, Teddy, tes parents étaient des gens formidables. »
Sur ces mots, il part en fermant la porte. Je la regarde encore quelques secondes. Il veut me laisser afin que je puisse regarder ces souvenirs seuls. Intérieurement, je le remercie.
Je me concentre à présent sur la boîte. Quelques instants avant, je pleurais le fait que je ne les connaissais pas si bien que ça. Mais à présent, j'avais plutôt peur d'ouvrir le couvercle. Peur de découvrir ce qu'il pouvait y avoir. Alors, je pris mon courage à deux mains, et d'une grand expiration, ouvris le couvercle. La boîte est presque vide, excepté une photo et... une lettre. C'est cet objet que je tiens en premier, dans mes mains tremblantes d'émotions.
Teddy,
Avant tout, il faut que tu saches que nous t’aimons. De toute notre âme. Si tu savais comme j’ai été heureuse lorsque j’ai vu tes cheveux bleus ! Heureuse de savoir que tu étais venu au monde, mais tellement triste que ce soit en temps de guerre… Crois-moi, j’en aurais préféré autrement. Mais je n’ai pas le choix, je dois partir combattre aux côtés de ceux qui veulent sauver ce monde. Je n’ai pas le temps de t’écrire plus, mon cœur, mais j’espère qu’en me lisant, tu sauras. Nous serons bientôt de retour.
Je t’aime,
Ta mère, Tonks.
PS : si un jour, tu éprouves le besoin de penser à moi, changes des cheveux en rose, je suis sûre que ça t’ira très bien !
Mon fils,
Il est temps de partir en guerre, mais saches que nous restons près de toi. Nous ne te quitterons jamais. Tu restes le fruit de notre amour. Nous t’aimons plus que tout, n’en doute jamais. Si tu pouvais savoir le soulagement que j’ai ressenti lors de ta naissance, lorsque j’ai su que tu n’avais pas hérité de ma lycanthropie ! Je m’en serais tellement voulu… Mais tu es là, à présent.
J’aurais aimé t’en dire plus, mais le temps presse et nous ne devons pas traîner. Nous reviendrons, mon fils, n'en doute pas. Nous serons là à ton réveil et nous te dirons oh combien notre victoire a été belle.
Je t’aime, mon fils.
Ton père, Remus Lupin.
PS : N’écoute pas ta mère, le bleu te va à merveille !Je reste sur le dernier mot. Je me pince les lèvres et, tout d'un coup, les larmes sortent et glissent le long de mes joues. Savaient-ils, en écrivant cette lettre, qu'ils ne reviendraient pas ? Ils ne s'en doutaient même pas... Mon cœur se serre à cette idée.
La mâchoire crispée, je prends à présent la photo. Là, j'ai l'impression que le monde s'écroule autour de moi. Car je les vois. Je les vois enfin. Ceux pour qui le visage demeurait un mystère, je les vois ! Je le vois avec cette grande cicatrice lui barrant le visage, je la vois tenant fièrement un bambin de chevelure bleue de quelques heures, son visage souriant encadré par des cheveux roses ! Mais surtout, je vois leurs yeux... Leurs yeux pétillants de bonheur et de joie. Je
nous vois. Ensemble. Et tout près, je les sens. Je les sens qui me tiennent dans leurs bras et qui rentrent dans mon cœur, à une place qui les attendait depuis si longtemps... Oui, mes parents étaient des gens formidables.
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Les années d'après furent moins difficiles à vivre. Parce qu'à présent, je savais qu'ils étaient toujours là, à un endroit qui ne me quitterait jamais. J'ai donc tout fait pour qu'ils soient fiers de moi. Mon dur labeur et ma persévérance m'ont récompensé avec un Optimal à mes B.U.S.E.S. Cette année, je dois passer mes A.S.P.I.C.S et les travailler avec la même ardeur qu'il y a 2 ans. Mon métier ? Je n'en sais rien. Je veux juste tout faire pour que mes parents soient
fiers. Qu'ils se disent que je continue ma vie, malgré tout. Qu'ils se disent que je ne les oublie pas.
Mais à côté, il y a Victoire. Victoire, c'est l'élue de mon cœur. Celle avec qui j'ai grandi et pour qui je donnerais tout. À chaque fois que je la vois, je sens quelque chose s'enflammer en moi, un sentiment si fort qu'il pourrait tout dévaster. Quelque chose qui s'appelle... Le bonheur. Oui, le bonheur. Durant toute ma vie, il n'y a eu qu'elle. Mais j'avais peur qu'elle me rejette. Car nous avions grandi comme frère et sœur, et j'avais peur qu'elle me considère seulement en frère. Mais je voulais plus que ça. Je voulais la prendre dans mes bras, caresser ses douces lèvres du bout des doigts, sentir la douce odeur de ses cheveux... Mais j'avais peur. Voilà pourquoi pendant des années, je n'ai pas osé lui en parler. Jusqu'à l'année dernière où, effaçant juste quelques minutes ce sentiment qui oppressait mon être entier, je lui ai proposé de sortir avec moi. Pour mon plus grand bonheur, elle accepta. Et depuis, je vis le paradis.
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Voilà. Vous savez tout. Ou du moins, vous en savez un peu plus. J'espère vous rencontrer dans les couloirs de Poudlard à rigoler et s'amuser comme des fous. Mais promettez-moi une choses : faîtes-moi grâce de votre pitié ou je vous le ferai savoir.